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     JEAN PESET

                Gouverneur de Guyane

Un humaniste au service du développement


Jean Peset fut un résistant de la première heure, débarquant en Angleterre dès juin 40.

Il fut choisi par Mendes-France pour diriger son Cabinet et présent lors des accords de Bretton Woods.

Il fut Gouverneur Honoraire de Guyane et également Directeur Général des Finances de l'Afrique Equatoriale française, puis conférencier à Sciences-Po, chargé de mission au Togo et au Honduras et finalement rapporteur à la Cour des Comptes.


Il était invité à de nombreuses réceptions données par des directeurs de banque, des ambassadeurs, des hommes politiques, des dirigeants de compagnies pétrolières, etc..., mais la compagnie qu'il affectionnait vraiment était celle des chercheurs, des archéologues ou des philosophes.


Intègre, lorsque, après des mois au Panama, il constata que la corruption ne permettrait pas que son programme de réforme financière soit mis en oeuvre, il claqua la porte, furieux.

La surabondance de postes haut-placés qu'on lui offrit alors est révélatrice de la réputation dont il jouissait dans plusieurs pays.

Passionné de mathématiques, Jean Peset calculait, juste pour se distraire, le nombre de dimensions maximales que pourrait avoir l'univers. Ou alors il s'adonnait à l'étude des nombres hyper-complexes.

Grand lecteur, ses sujets de prédilection sont si nombreux qu'il est difficile de tous les mentionner. Dans sa bibliothèque figurent les ouvrages de Bergson (philosophie), de Teilhard de Chardin (spiritualité), de Margaret Mead (anthropologie), de Soulié de Morant (acupuncture), d'Aldous Huxley (en anglais, car il était trilingue), de Vance Packard (sociologie) ou de Louis de Broglie (physique). Il s'intéressait aussi à la scolastique, à la radiesthésie et au Droit.


Moderne, il encouragea son épouse dans l'écriture d'un livre sur l'égalité des hommes et des femmes.


Jean ne se prenait pas au sérieux pour autant. Il n'hésitait pas à se coiffer à l'occasion d'un chapeau fait en papier journal et lorsqu'il s'ennuyait lors d'une réunion, il s'amusait à remuer les oreilles - ce qui déconcertait passablement l'assemblée ! - .


Intellectuel de haut niveau, il ne délaissait pas les activités pratiques, faisant une partie des travaux de sa maison lui-même. Il passait également des heures à pêcher, que ce soit dans le Loir ou le Rio Grande. Lorsqu'il était au Panama, il bouturait les plantes inhabituelles qui lui plaisait et il ramenait des graines de ses voyages. S'il voyait un champignon inconnu, il en reproduisait fidèlement le dessin.

Champion d'escrime,  il participa à une compétition de niveau national en Amérique du Sud.



Il souffrit toute sa vie des conséquences de ses blessures au poumon et au dos, subies lors de l'évacuation de Dunkerque, mais ne se plaignait pas. Il soignait sa santé fragile le plus souvent grâce à l'acupuncture qu'il avait découverte dès les années 50, auprès d'un précurseur en France, le Docteur Niboyet.

Lorsqu'il fit fermer le bagne de Cayenne, il décida d'employer l'un des ex-bagnards à son service. Bien que cet homme ait été un meurtrier, il vécut jusqu'à la retraite au sein de son foyer comme personnel de maison.


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Contact 

Je n'ai malheureusement pas vraiment connu mon grand-père. Il est mort quand j'avais un an et demi. J'ai pourtant un souvenir de lui assis à son bureau et posant un regard profond sur moi. Ce regard, je l'ai cherché partout ensuite, mettant des années à comprendre pourquoi. J'ai un autre souvenir aussi, qui date d'après sa mort : il n'y avait plus qu'une "chose, la méchante chose" quand nous descendions de notre appartement avec mes parents dans celui de ma grand--mère. L'autre "chose" n'était plus là, ce qui me contrariait. Je ne me suis jamais entendue avec ma grand-mère pour qui je n'existais tout simplement pas et qui ne m'a jamais montré le moindre signe d'intérêt ou d'affection. Ma mère m'a dit que mon grand-père avait été impressionné par ma façon de danser sur Wagner (j'avais nécessairement seulement entre un an et un an et demi !). Voilà à quoi se résument nos interactions.

S'il avait vécu, il aurait pu m'expliquer le point de mathématiques que je n'ai pas compris en Terminale C (maths, physiques) et au lieu de passer en Lettres Sup avec un Bac médiocre en maths, j'aurais sans doute fait des études plus scientifiques ou vraisemblablement visé Sciences Po, dont personne de ma famille ne m'avait parlé alors que ces études correspondaient pleinement à mes aspirations. Il m'aurait mise en garde contre les risques du burn out, en ayant lui-même connu un grave, comme moi finalement. Il m'aurait appris à me soigner par l'acupuncture, ce que je n'ai appris par moi-même qu'à partir de 48 ans et qui m'a, non seulement sauvé la vie, mais aussi permis de comprendre les souffrances quasi-permanentes et soi-disant inexplicables du passé, qui m'avaient tant freinées dans ce que je souhaitais faire. Il m'aurait permis de comprendre des enjeux financiers que j'ai cherché pendant vingt ans à cerner et sur lesquels je continue à ne pas avoir la compétence que j'aimerais.

Pour plusieurs raisons, on ne parlait pas de mon grand-père à la maison et ce n'est que vers cinquante ans que j'ai découvert à la fois qui il était et nos similitudes d'intérêt et de goûts sur de nombreux plans (sauf sur la musique de Bach qu'il aimait, paraît-il, et qui m'exaspère par ses chichis). Je n'ai découvert mon grand-père qu'il y a quatre ans, à travers sa correspondance, que j'ai demandé à avoir lors d'un déménagement. Cela a été un choc de découvrir cet héritage manqué et que pourtant je m'étais finalement quelque part étonnamment en quelque sorte approprié par moi-même, seule, au fil des années. J'ai eu l'impression d'une perte inutile de temps et d'énergie.

J'en veux au cancer qui l'a emporté trop tôt.

Je souhaitais que sa descendance ait accès à ce qu'il reste de lui. Cependant, je m'aperçois, à la fréquentation de ce site, que de nombreuses personnes s'intéressent à son travail et j'ai le sentiment gratifiant de contribuer à une réparation.

Si vous avez besoin de renseignements complémentaires pour vos recherches, n'hésitez pas à me contacter : shinhei67 arobase gmail.com

Je compte continuer à mettre en ligne ce qu'il reste de son travail et peut-être sa correspondance.

Jean Peset
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